“On ne met pas son passé dans sa poche, Il faut avoir une maison pour l’y ranger”    J.P Sartre

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ASSOCIATION POUR LA SAUVEGARDE DU PATRIMOINE D’ENTREMONT

 

L’association pour la sauvegarde du patrimoine d’Entremont est heureuse de vous accueillir, afin de vous faire découvrir notre village et son histoire. Depuis plus de 40 ans, les bénévoles s’engagent au sein de l’association pour promouvoir le patrimoine du village. De nombreux vestiges sont dispersés aux quatre coins du village et attendent d’être découverts.

Visite du musée :

Pas d'événement actuellement programmé.

Où ?

Maison des Patrimoines 43 résidence de l'Abbaye 74130 - Entremont Glières Val de Borne

Quand ?

Eté 2024 : Visites commentées
les jeudis à 17h et vendredis à 15h

Combien ?

Adultes : 5€ Enfants 7 à 12 ans : 3€ Gratuit pour les - de 7 ans Tarifs spécifiques pour les groupes de plus de 10 personnes

Réservation ?

Téléphone : 06.83.48.70.15 (Yolande) Téléphone : 06.86.96.92.56 (Bernard) 48h à l'avance - Contact Mail : contact@entremont-patrimoine.com.

 

 

L’année 2010 marquera les 150 ans du rattachement de la Savoie à la France et de nombreuses festivités sont organisées par les communes de Savoie et de Haute-Savoie pour célébrer cet anniversaire.

L’annexion de la Savoie à la France était la contrepartie du soutien de Napoléon III à l’unité italienne et lors d’un référendum les 21 et 22 avril 1860, les savoyards votèrent à une majorité écrasante pour ce rattachement avec seulement 255 voix « contre » sur 130 839 votants !

Afin que les « Savoyards du Nord » du Chablais et du Faucigny puissent continuer à commercer avec le Genevois et votent « pour » l’Annexion, la zone franche qui existait déjà depuis 1815 (sur un ligne allant de Bellegarde au Pont-de-Beauvoisin) fut élargie.

Profitant de cet élargissement, Entremont devint une commune-frontière de cette « Grande Zone Franche » dans laquelle les échanges avec la Suisse s’effectuaient sans taxe… Le nouveau statut du village permit le développement de nombreux commerces et celui de l’artisanat.

A partir de 1860 et jusqu’à la première guerre mondiale, grâce à sa proximité avec la frontière, le commerce est florissant à Entremont puisque la commune compte six épiceries-quincailleries. Cela fait beaucoup par rapport au nombre d’habitants ! Ces anciennes publicités sont extraites du livret d’accueil du curé d’Entremont édité en 1914 :

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Mais il n’y a pas que les citoyens de la commune qui se ravitaillent dans ces commerces qui vendent des produits détaxés. De nombreux échanges se font avec les communes voisines de Saint-Jean-de-Sixt, du Grand-Bornand, des Villards et de Thônes. Certains exercent en toute légalité, c’est-à-dire en payant la taxe aux douanes françaises, mais d’autres profitent de la situation pour arrondir leurs fins de mois en menant une activité illicite qui comporte d’énormes risques : ils achètent dans la zone détaxée des marchandises provenant de Suisse, d’Italie ou encore d’Angleterre et ils les passent en fraude par des sentiers de montagne pour les revendre hors zone à des prix très attractifs !

 

 

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Fouille à la douane – illustration Jérôme Phalippou

Les épiciers des zones franches achetaient à l’étranger des produits détaxés ou encore des produits dont l’état possédait le monopole de la distribution sur l’ensemble du territoire. C’était notamment le cas du tabac et des allumettes. Les produits en provenance de l’étranger étaient donc taxés ou interdits lors du passage de la frontière…

Parmi les clients se comptaient les habitants du village, bien-sûr, mais l’essentiel du chiffre d’affaire se faisait avec les contrebandiers.

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Extrait du spectacle « Sur les Chemins de la Contrebande »

Les contrebandiers dans la catégorie des « colporteurs » utilisaient un sac lourd et volumineux pour transporter leurs marchandises. Ils profitaient de la nuit pour emprunter les sentiers de montagne et franchir la frontière, évitant ainsi les postes de douane et les routes. Après plusieurs heures de marche ils sortaient de la zone franche pour aller vendre leurs marchandises de contrebande. Pour cela ils faisaient du porte à porte.

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Deux contrebandiers avec leurs « balles », gros sacs à dos remplis de produits de contrebande qu’ils passaient en fraude et revendaient hors zone en faisant du porte-à-porte (extrait du spectacle « Sur les Chemins de la Contrebande »

Depuis Entremont, plusieurs passages naturels du relief montagnard permettent de franchir la frontière sans être vu des douaniers.

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Arrestation d’un contrebandier en montagne 
(extrait du spectacle « Sur les Chemins de la Contrebande »)

Le seul passage naturel et aménagé pour rejoindre Saint-Jean-de-Sixt et les autres communes du secteur, emprunte les rives du Borne. C’est donc tout naturellement à la sortie des étroits que l’Etat a construit la maison de la douane au Villaret. Depuis ce poste les douaniers peuvent facilement contrôler tous les passages de personnes et de marchandises entre Entremont et les communes voisines situées hors de la zone.

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Ancienne douane du Villaret, au Pont de la Douane.

Lors d’achat de marchandises, vous deviez en faire la déclaration aux douaniers français en quittant la zone et il vous était demandé de verser une taxe pour chaque article.

Pour passer des produits sans en payer les taxes certains inventent des cachettes de toutes sortes pour tromper les douaniers lors des contrôles.

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Pendant que les douaniers fouillent leur panier, ces jeunes filles ont leurs jupons cousus de petits sacs remplis de sucre et de tabac ! (extrait du spectacle « Sur les chemins de la contrebande »)

Cependant que d’autres évitent à tout prix le poste de douane et c’est lourdement chargés qu’ils passent par les sentiers de montagne.

Pour rejoindre Le Grand-Bornand ils franchissent les rochers de la Forclaz et basculent de l’autre côté de la frontière en passant par le col du même nom. Pour Les Villards ou Thônes, les contrebandiers contournaient la chaîne du Mont Lachat et longeaient les Traversiers pour franchir le col de la Buffaz où passait la frontière. Les plus téméraires empruntaient un passage pentu et périlleux par le sommet du Suet et les plus audacieux passaient par un chemin tout proche du bureau de la douane à la sortie des étroits, au risque d’être repérés à chaque instant.

Les douaniers connaissaient ces points qui facilitent le passage dans le relief tourmenté de la montagne. Ils ont donc mis en place un service spécifique pour leur surveillance. Le meilleur moyen d’attraper des contrebandiers consistaient tout simplement à les attendre là où ils devaient forcément passer pour franchir illégalement la frontière. Les douaniers appelaient ce service « l’embuscade ». Ils étaient parfois aidé par leur « chiens de traîne » dont ils attachaient la laisse à leur ceinture. Ces chiens étaient entraînés à alerter silencieusement les douaniers à l’approche de contrebandiers et à tirer efficacement leur maître dans les courses-poursuite !

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Douaniers en embuscade et… endormis ! Mais le chef va les surprendre… 
(extrait du spectacle « Sur les Chemins de la Contrebande »)

Pour une raison évidente de discrétion les contrebandiers préféraient la nuit et si possible le mauvais temps pour faire passer leurs marchandises en fraude…