Notre vallée d’Entremont prend toute sa dimension spirituelle et humaine avec l’arrivée sur ses terres vers 1115 de deux moines défricheurs envoyés par l’abbaye d’Abondance.
En montant vers le chemin des Auges pour y défricher les premiers pans de montagnes qui se transformeront ensuite en champs de blé et de chanvre, les premiers chanoines d’Entremont pouvaient voir le versant de la rive droite du Borne avec, de gauche à droite, le Rocher de Salin, le Pic du Jallouvre (en arrière plan), l’Aiguille Verte, le Roc des Tours et le Roc de Charmieux aisément reconnaissable avec ses deux monts jumeaux.
En 1154, les chanoines fondent l’abbaye d’Entremont après avoir obtenu le consentement d’Ardutius Evèque de Genève et frère du Prince Aymon Seigneur de Foucigni qui fonda la Chartreuse du Reposoir trois ans plus tôt.
Musée du Prieuré – Entremont
En 1225, le Comte de Genevois Guillaume II érige l’Abbaye d’Entremont en Seigneurie. L’abbé possède donc à cette époque le titre de Seigneur d’Entremont.
Au Moyen-âge Entremont brille par ses richesses…
La vie des religieux d’Entremont et leur exemple provoquaient l’admiration de la noblesse et attiraient ses largesses.
Richement doté par le Comte de Genevois, ses successeurs et divers seigneurs des environs, le monastère posséda bientôt, outre les bois, les eaux et les montagnes de la vallée (La Forclaz, Mayse, Lessy et les Auges), des terres à Cenise, au dessus du Petit-Bornand, à la Roche-sur-Foron, au Grand-Bornand, à Pers, Amancy, Groisy, Saint-Laurent, Thônes… des moulins à Cran près d’Annecy, des vignobles sur la côte d’Arve en Faucigny, à Saint-Sigismond et à l’Hôpital-sous-Conflans qui prendra plus tard le nom d’Albertville.
…et son rayonnement culturel
Pendant près d’un siècle, où se succédèrent sept abbés, le monastère d’Entremont exerça une influence spirituelle et matérielle considérable.
Labeur et hospitalité des chanoines d’Entremont
Par des défrichements renouvelés, les chanoines multipliaient les champs et les pâturages au milieu de forêts séculaires.
Au XIIIème siècle, comme dans la plupart des villages, l’assistance aux malades, aux pauvres et aux indigents est organisée par les religieux.