La légende de l’âne et la porte de l’église
Un jour, un âne curieusement chargé, que personne ne connaissait, vint jusqu’à la porte du monastère d’Entremont. Il devait être fort tard, car il ne fut dérangé par personne et le moine chargé de la surveillance de la porte dormait du sommeil du juste, sans même entendre les coups de sabot de l’âne contre la porte. Porte qui finit par céder sous les assauts impatients et répétés.
Lorsque le portier, réveillé par le bruit, daigna venir vers la porte, il vit qu’un âne curieusement chargé se rendait vers la chapelle.
Le débrouillard mulet y entra et alla directement au fond du sanctuaire. Là, apparemment sans l’aide de personne, il déposa son fardeau, effectua même une génuflexion du plus bel effet et pris le chemin du retour. Il patienta un cours instant, jusqu’à ce que le moine portier,incrédule, consente à lui ouvrir la porte, et disparut vers les montagnes, ne laissant derrière lui qu’un fer détaché du sabot utilisé pour défoncer la porte. Ce fer, qui fut d’ailleurs accroché à la porte de la chapelle d’origine, disparu au cours des différents remaniements du bâtiment…
Le fardeau déposé fut rapidement identifié : il s’agissait de la châsse de Sainte-Colombe. On ne sait rien du début de l’histoire, ni d’où venait l’âne… Peut-être de Rome disent certaines sources…, ni qui l’avait chargé ainsi…, ni où il est reparti…
On ne sait rien, et pourtant une chose est sûre, c’est que Sainte-Colombe venait de trouver un nouveau logis.
Cela pourrait n’être qu’une gentille légende… Seulement voilà… La châsse de Sainte-Colombe est réellement là à Entremont et, sauf témoignage contraire, c’est bien là la façon dont elle est arrivée…